Suite à ma saison en Terre de Feu au lodge de Kau Tapen sur le Rio Grande (report final à venir), j’ai profité de terminer la saison plus tôt afin de faire du repérage en Patagonie du Nord, et de pêcher les merveilleuses rivières de la Province de Neuquen.
Avec le Montana, l’Idaho, les belles rivières Neo Zélandaise, certains rivières Islandaises, la Patagonie du Nord est une destination de premier choix et offre un potentiel incroyable pour la pêche de la truite en rivière mais aussi en lac. Les rivières les plus connues d’Argentine s’y trouve, comme le Malleo, l’Allumine, le Collon Cura, le Limay, le Chimehuin, le Traful,…
Grâce à mes contacts, je me suis rendu à San Martin de los Andes dans la « Posada de las Vertientes » tenu par un français vivant depuis 40 ans en Argentine, pour rencontrer divers guides de pêche, comme Martin Castaneda, Tommy Sordelli, et d’autres indépendants qui travaillent avec leurs propres clients ou pour les lodges du secteur. J’ai été aussi invité à pêcher les eaux de San Huberto lodge qui détient la meilleure section et les meilleurs pools du fameuse Rio Malleo, une des meilleures rivières au monde pour la pêche en sèche.
Le « Prime time » de la saison est soit disant en janvier-février mais la période du mois d’avril peut être très productive sur les rivières patagoniennes, car à cette saison, les truites remontent les rivières et notamment les lacs pour aller frayer sur les zones amont. Chaque année de très gros spécimen se font capturer à cette époque de l’année et surtout de belles farios très colorés de toute beauté !
LE RIO MALLEO : Partie basse dans la réserve des Mapuches
Je commençais mon programme en allant pêcher la partie publique dans la réserve Mapuche du Rio Malleo, avec Martin Castaneda, qui allait me faire découvrir les lieux. Nous acquittons les 20 Pesos pour rentrer dans la réserve puis suivons la route qui longe la rivière, accédant progressivement à la rivière surplombée au loin par le magnifique Volcan Lanin ! Cette rivière est connue dans le monde entier et ces clichés photographiques de la rivière et de son Volcan ont fait le tour du monde et se retrouvent dans les plus beaux livres sur la pêche en Patagonie. Le décor est splendide ! Me voici enfin sur le Malleo ! Je vais pour cette occasion essayer ma nouvelle canne SAGE Z-Axis 9 pied soie de 5, une canne très puissante, précise et agréable !
Martin m’explique rapidement où se trouve les truites et les particularités de cette rivière car contrairement à bien des rivières, la pêche s’effectue différemment en étant principalement focalisée sur la recherche des poissons postés en aval des saules (principal espèce d’arbre au bord du Malleo) dans les amortis du courant, non loin des branches à l’abri du courant fort et où la nourriture se concentre, ainsi que les plus belles truites ! A cette époque les insectes sont de petites tailles et notre sélection pour le Malleo était composée d’ « emerger », de petits culs de canard gris, marron, olive, de comparadun, de Dun jaune, olive, et tout ceci en taille 16 à 18. Le Malleo se pêche en wadding exclusivement car c’est une rivière de petite/moyenne taille pour le secteur, qui se prête bien à ce type de pêche. La pêche en bateau y est interdite et de toute façon ne serait possible qu’en début de saison, quand les eaux sont hautes.
Nous descendons dans la rivière à un spot que connaissait bien Martin et après quelques lancers celui-ci ferre un poisson, une arc de 40-45 cm et je me rends rapidement compte que les poissons sont actifs même si peu de gobages viennent percer le film de la surface ! Les poissons sont opportunistes et montent sur les mouches si celles-ci sont bien présentées. Les éclosions sur cette partie du Malleo sont bonnes mais j’allais découvrir plus tard que la partie amont de la rivière (San Huberto lodge) était le sanctuaire de la pêche en sèche avec des éclosions massives ayant lieux durant toute la journée.
Nous prenons tour à tour quelques poissons et je fais mes premières truites avec une mouche de Martin, un cul de canard crème, sur un corps jaune/oliv cerclé de tinsel holographique. Les poissons sont très puissants et il faut les suivre pour ne pas se faire casser le 5X que nous utilisons, qui peu paraître fort mais nécessaire. Tout au long de la journée nous avons cherché les poissons principalement en sèche et quelques courants en nymph, si l’activité diminuait. Nous avons fait durant la session quelques poissons intéressants qui tournaient autour des 50 cm, tant en fario qu’en arc en ciel, avec une taille moyenne de 35-40 cm, bien combatives !
La particularité a été la présentation de la mouche, qui doit rester le plus longtemps possible dans le contre courant (eddy) en aval des branches ou arbres, là où se trouvaient les poissons. Il faut « mender » constamment pour prolonger au maximum le temps de dérive dans un contre courant, où se trouve les poissons (bien souvent positionner vers l’aval). Nous n’avons pas recherché les poissons en pleins courant dans les veines principales car visiblement les guides savent que ces secteurs sont très productifs pour faire prendre des poissons de tailles moyennes à leurs clients, mais beaucoup moins intéressant pour faire de beaux poissons.
Nous avons passé une très agréable journée, coupée par une pause déjeuné quand les éclosions devenaient très sporadiques, et le soleil trop haut. Il est possible d’utiliser les abris des Indiens Mapuche (20 pesos) pour déjeuner le midi, et après un petit apéro typiquement argentin, un Fernet Branca avec du Coca, Martin a pu nous cuisiner un bon steak aux champignons et oignons , de quoi nous requinquer pour les quelques heures restantes.
Le Rio ALLUMINE et COLLON CURA
Le lendemain Martin choisi de nous emmener sur l’Allumine et le Collon Cura (même rivière qui porte deux noms selon si l’on se trouve en amont ou en aval du Rio Chimehuin), en bateau pour faire une « flotada » durant toute la journée. Cette rivière de taille plus importante se pêche en dérivant depuis une embarcation en pêchant les spots depuis le bateau (drift boat) ou en s’arrêtant et en pêchant certain courant, en wadding en sèche ou en nymph.
Nous avons principalement pêché au streamer depuis le bateau car les eaux étaient légèrement teintées, il y avait peu d’éclosions et que nous cherchions à faire des poissons de taille un peu plus importante.
En bateau, le guide-rameur est très important car il doit connaitre les meilleurs spots de la rivière et surtout pouvoir permettre à ses clients de les pêcher convenablement, ceci en freinant la dérive et en rapprochant le bateau à distance de lancer des postes. Bien souvent nous pêchions les bordures, sous les branches, près des blocks rocheux, dans les amortis des courants forts. Les premiers strips sont les plus important car c’est surtout par un effet de surprise et en jouant sur le reflex des poissons que nous comptions leurrer les belles truites arc en ciel et fario du Rio ! Après un début plutôt lent, les poissons s’activent et nous faisons tour à tour de jolies arc en ciel, tandis qu’un peu plus tard, Martin touche deux très belles fario au zonker noir, toutes deux de 55-58 cm !
Les touches sont régulières et nous prenons beaucoup de plaisir à lancer un coup à droite un coup à gauche selon le profil, et postes de la rivière. Les postes sont très vite pêchés depuis un drift boat et cela permet de couvrir du terrain, un peu à la manière des pêcheurs aux leurres, le « power fishing ».
Nous nous arrêtons dans un très beau coin, ou des grosses pierres et blocks situés en rive droite du Collon Cura coupent le courant et forment un amorti, calme, profond, où à notre grand bonheur les insectes se retrouvaient bloqués. Les truites effectuaient tout un parcours pour s’en délecter et les prendre une par une. J’en profite pour monter une canne en soie de 4, une Borron II MX avec un petit « emerger » gris foncé et faire quelques arc-en-ciel très malignes et une fois piquées, super combatives et acrobatiques !
La pêche en bateau sur ces rivières permet vraiment de pouvoir pêcher une portion importante de la rivière en très peu de temps. Il est possible de couvrir beaucoup de postes et configurations différentes, permettant de chercher les poissons un peu partout , et en insistant sur les postes « du jour » qui semblaient donner plus que d’autres. Aujourd’hui les truites se trouvaient très près de la bordure et surtout lorsque celles-ci offraient un abri, comme un block, une pierre ou encore une souche. Les poissons après 12H ont été très actifs et prenaient nos streamers très rapidement et très agressivement !
Nous avons flotté plus de 20 km du Alluminé puis Collon Cura, qui est réellement une rivière magnifique et au peuplement très sain. C’est une des rivières les plus productrices et régulières de la zone de San Martin.
Voila la première partie de mon séjour en Patagonie. Merci à Martin Castaneda qui guide sur le secteur de San Martin de los Andes. Nous avons passé des journées très sympathique et avec de très belles pêche et bons moments. Vous pouvez me contacter pour vous aider à organiser un séjour en Patagonie du Nord pour la truite sur ces magnifiques rivières et en compagnie de très bons guides.
La partie 2 de mon séjour en Patagonie concernera uniquement le haut Malleo sur le parcours de San Huberto Lodge et il sera bientôt en ligne sur le blog !
A bientôt…
Tight lines !
